Le Pont sous l’Acropole
Synopsis
Nous sommes en 2156 ou 2186, environ vingt-trois ans après les ultimes vagues d’ondes électromagnétiques lancées par le Nouvel Empire du Milieu (NEM : une coalition ayant pour capitale Lhassa, allant de la Sibérie orientale jusqu’aux portes de l’ancienne Bagdad et dirigée alors par un président élu d’origine tibétaine) qui auraient pu, si le Bouclier Atlantique construit par l’Alliance du même nom, avait lâché, marquer l’aube de l’hégémonie du monde asiatique sur la planète et ses environs ainsi que le début de l’extinction d’une grande partie des populations du monde occidental. 
La principale victime de cette guerre-éclair fut alors l’Europe qui, divisée par de multiples querelles intestines, se trouvait déjà au moment de l’attaque et depuis près d’un demi-siècle dans un profond marasme politique, technologique et partant économique. Sans véritable défense, celle-ci fut l’étonnant champ de bataille de ce conflit. En effet, se situant presque à la verticale du Bouclier, elle devint le dépotoir, le point de chute, des ondes dévastatrices venant de l’est. Les répercutions nocives de ses vagues vibratoires n’étant pas d’être létales mais, pire encore, de provoquer la désagrégation mentale plus ou moins lente de tout être vivant exposé. En une génération, la majeure partie de la population fut réduite à néant, c’est-à-dire figée dans un état végétatif chronique… 
L’action commence au Brésil en avril de la même année, là où Sabina Wilson et son équipe s’entrainent avant leur exploration de l’Europe anéantie que l’Axe céderait volontiers à quiconque voudrait se porter acquéreur puisque ses nouveaux défis concernent l’espace et l’affermissement de sa domination dans ce domaine (exploitation de l’hélium 3 lunaire et recherches sur ses bases martiennes). Quelques mois plus tard, on retrouve Sabina, à la tête de son équipe, après qu’elle ait inventorié les dégâts provoqués par l’offensive asiatique dans plusieurs villes et capitales européennes. Progressant toujours dans la direction de la mer, elle rejoint seule l’extrémité sud de la péninsule hellénique. 
À l’exception de quelques rares empreintes prouvant le passage récent d’animaux, elle n’a pas encore observé de traces ou de présences humaines. On la voit survoler depuis deux heures l’autoroute qui relie le nord du pays à la capitale et c’est sous une épaisse averse qu’elle dépasse les premiers bâtiments de la zone industrielle... C’est ainsi que commence son édifiante traversée d’un monde inquiétant et fuyant qu’elle décrit dans ses notes comme le « garage d’Hadès à ciel ouvert ». Elle y fera de singulières rencontres,  se trouvera dans d’étonnantes situations, et découvrira un paysage urbain improbable et disloqué. 
Mais elle prendra aussi conscience de l’existence d’individus vraisemblablement non contaminés circulant furtivement dans ce chaos. À la faveur d’un séisme de grande ampleur, elle glissera, miraculeusement épargnée, jusqu’à un antique tombeau (celui d’Œdipe) que la catastrophe a curieusement relié à un ascenseur donnant accès au plus profonds souterrains de la ville. C’est là qu’elle découvrira un groupe d’humains retranchés dans un laboratoire, devenu clandestin, travaillant sur le transfert et la conservation de données informatiques dans l’ADN de cellules produites et congelées à cet effet. Ces rescapés, pour la plupart scientifiques, ingénieurs ou laborantins, sont restés indemnes parce que naturellement protégés, lors de l’attaque, par la densité de la roche et la distance les séparant de la surface – épaisseur rendant inoffensive l’infime quantité de particules nocives capables de la traverser.

Marc Charpentier (MCPM), août 2016
Videography & Music & Sound Design: Philippe Charpentier
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